Le photolangage

Photolangage - Véronique Léchelle, psychologue à Strasbourg

Cette méthode, émane d’un cheminement de travail auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Cet outil de médiation utilise des photographies de leur vie quotidienne, de leur vécu (photographie prise dans leurs chambres). Cet accompagnement de soins psychiques permet de représenter un autre aspect de la dimension de cette maladie. Ce groupe peut amener une diminution des angoisses envahissantes, et un ancrage par le biais des photos d’une certaine remémorisation d’objets familiaux.

C’est un soin psychique que j’appréhende avec le photolangage (création du photolangage en 1965 par une équipe de sociologues et psychologues. En apprendre plus). Je propose un accompagnement de paroles, leurs paroles. La notion de langage sans interprétation, sans représentation peut provoquer un processus de récupération. Une restitution de leurs visions subjectives et singulières avec un filtre, voire des filtres de la démence. La place qu’occupe la démence chez des sujets a peut-être une fonction voire des fonctions : fonctions d’oubli, fonctions de séparation, fonction de délivrance.

Les photos sont prises dans leurs chambres, le principe du photolangage permet de dire ce que l’on voit, ce que l’on ressent mais en aucun cas de trouver la meilleure réponse. Cette activité leur permettra de se remettre en mémoire (peut-être) des objets qui leur appartiennent, leur faire remonter (peut-être) des souvenirs des scènes de vie et de canaliser les appréhensions, les hésitations, les angoisses de chaque membre du groupe. Ce projet groupal va peut-être assembler et rassembler, ils vont se retrouver ensemble.

La notion de langage sans interprétation, sans représentation peut provoquer un processus de récupération et une réinscription psychique.

Proposer un espace subjectif privé dans un espace collectif. Ils vont pouvoir rêver, avoir une possibilité de remonter, de se retrouver par le lien et finalement ils sont tous pareils avec le même squelette « sujet perdu ».